L’archéologie de l’Orient Ancien ou la compréhension d’une période clé de l’humanité.

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Les sites archéologiques de Mésopotamie et les vestiges architecturaux qu’ils recèlent sont relativement bien conservés grâce à l’aridité du climat désertique. Les sites se présentent aujourd’hui sous la forme de tell, c’est-à-dire de collines artificielles formées par l’érosion des structures d’habitat qui se sont succédées  au même endroit et sur une longue période. Cette dégradation caractéristique des sites de Mésopotamie est liée à l’architecture de terre employée dans la région dès le Néolithique.

site de Tell Al-Rawda.  www.wikis.ifporient.org

Vue aérienne d’un tell archéologique : site de Tell Al-Rawda (Syrie).
www.wikis.ifporient.org

« Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques et cuissons-les au feu ! »  « La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier « . Genèse 11 : 3.

Les hébreux considéraient la construction de brique et de bitume comme une des caractéristiques de Babylone et fut ainsi intégré au mythe de la tour de Babel. La brique est le matériau quasi exclusif de l’architecture mésopotamienne. Elle a fait l’objet d’utilisations diverses ; pour les murs, les sols, les couvertures (voûtes), les canalisations et les tombes. L’importance de la brique est visible par l’utilisation du terme pour désigner à la fois le temple, les habitations ou encore la ville.

L’étude des techniques de construction en terre constitue une part importante de la recherche. Grâce aux fouilles archéologiques et à l’étude des structures, les chercheurs tentent d’appréhender certains aspects sociaux des cultures mésopotamiennes. En effet l’étude des structures, comprenant l’étude des matériaux, de l’approvisionnement et des techniques de mise en œuvre permet de comprendre en quoi le Proche-Orient ancien (du Néolithique à la Haute Antiquité dans les territoires du Levant, la Mésopotamie, l’Anatolie et le nord de l’Egypte) constitue une période cruciale dans l’histoire de l’humanité.

Plaquette d'argile , Mésopotamie,  vers 1900 avant J.C. :  Iconographie des techniques artisanales. menuisier travaillant le timon d'un char à l'aide d' une herminette.  www.louvre.fr

Plaquette d’argile , Mésopotamie, vers 1900 avant J.C. :
Iconographie des techniques artisanales.
Menuisier travaillant le timon d’un char à l’aide d’ une herminette.
www.louvre.fr

Les bases de la société et de la vie communautaire sont en effet posées à cette époque là. En même temps, les prémisses de la justice s’annonce avec le code d’Hammourabi, version lacunaire de la loi du Talion. Le développement des techniques accompagne également cette révolution Néolithique.

La sédentarisation des populations entraîne alors le développement d’une architecture de terre, matière première largement abondante dans la région . Parallèlement, le développement de l’agriculture et de l’élevage impulse la fabrication doutils et l’élaboration de chaîne opératoires spécifiques. Par ailleurs, une culture matérielle émerge par la production de céramiques peintes. L’établissement d’une typologie de ces céramiques a pour but d’établir une chronologie relative, fondée sur la comparaison de phases stylistiques.

Le Proche-Orient ancien constitue donc une période d’inventions majeures dans le domaines culturelle (langue, art), technique (architecture, outil) , économique (agriculture, élevage / administration, échanges commerciaux), juridique (code juridique) et religieux ( développement d’un panthéon de divinité lié  à une société d’agriculteurs et de guerriers, ex : Ishtar, déesse de la guerre et de le fertilité).

Sources

SAUVAGE M, La brique et sa mise en œuvre en Mésopotamie. Des origines à l’époque achéménide, Editions Recherche sur les Civilisations, Paris, 1998.

ANGER R., FONTAINE L., Bâtir en terre. Du grain de sable à l’architecture, Belin /Cité des sciences et de l’industrie, 2009.