Koldewey et la mission archéologique allemande.

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Babylone a été redécouverte par des archéologues allemands à la fin du XIXe siècle, dans un contexte de concurrence politique et scientifique. Les recherches les plus importantes ont ainsi été effectuées par les allemands. C’est l’architecte et archéologue Robert Koldewey qui a dirigé les fouilles de 1897 à 1917 pour le compte du Musée impérial de Berlin. Koldewey a été choisi pour ces compétences en architecture et son expérience passée en Anatolie. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des fondateurs de l’archéologie moderne allemande. Dès le départ il a développé une méthodologie personnelle très rigoureuse et précise. Il a ainsi dressé l’inventaire du site à la pierre prêt.

Koldewey à Babylone. www.world-archaeology.com/

Koldewey à Babylone.
www.world-archaeology.com

Le but de la mission était de vérifier l’existence de la tour Babel. Les fondations et des fragments d’escalier retrouvés permettent d’affirmer que la tour était carré et non circulaire comme le montre de nombreuses représentations. Alexandre le grand avait détruit la ville pour la reconstruire à son image. Il a fait enlever les briques de la ziggourat pour la reconstruire à un autre endroit de la ville mais il meurt avant d’achever son projet.

L'entrée triomphale d'Alexandre à Babylone. Estampe de UDRAN Jean (graveur), LE BRUN Charles  (peintre). 1ère moitié XVIIIe siècle.  Musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne . www.culture.gouv.fr

L’entrée triomphale d’Alexandre à Babylone.
Estampe de UDRAN Jean (graveur), LE BRUN Charles (peintre).
1ère moitié XVIIIe siècle.
Musée des beaux-arts et d’archéologie de Châlons-en-Champagne        www.culture.gouv.fr

La ziggourat est donc restée arasé. Les vestiges du palais ressemblent quant à eux à un tas de décombres. Par ailleurs, des fragments de la porte d’Ishtar ont été retrouvés et ramenés en Allemagne afin de la reconstituer avec son décor. Elle est aujourd’hui exposée au musée Pergame de Berlin.

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La porte d’Ishtar au musée de Pergame à Berlin. www.cliolamuse.com

Koldewey exhuma également un gigantesque rempart doté de tours à intervalles réguliers englobant une surface de 850 hectares. A l’intérieur de la cité fortifiée, les vestiges du palais d’été constituaient le centre politique et religieux. Des centaines de salle étaient concentrées autour de quelques grandes cours intérieures. De plus, Koldewey mis au jour un complexe souterrain de chambres et de puits comportant des traces d’installations hydraulique qu’il interpréta, dans un premier temps, comme étant les fondations des Jardins suspendus. Mais cette hypothèse n’a pas pu être confirmée par la suite.

Les complexes monumentaux ne sont pas les seuls à avoir été étudiés. En effet, des sols entiers de maison ont été fouillés ce qui a permis d’en apprendre davantage sur la vie quotidienne des habitants de Babylone : pratiques alimentaires, organisation de l’habitat. Par ailleurs les vestiges de la culture matérielle de cette civilisation livrent des informations sur les techniques artisanales (des moules en argile et des tablettes cunéiformes ont été retrouvés) et les dépositoires (dépôt d’objet dans le sol interprété comme des offrandes) renseignent sur les pratiques religieuses.

La ville a été entièrement construite de briques crues et cuites, matériau permettant la réalisation de bâtiments de grandes dimensions. La fouille posa quelques difficultés car la couche de destruction des bâtiments se distinguait mal de la couche des structures dégradées mais restées en place et noyées sous les débris.

© Clio la Muse.

Briques sculptées et émaillées de Babylone.
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Les monuments révèle le savoir-faire de ces babyloniens qui maîtrisaient l’art du moulage et de l’émaillage de la brique. Les briques en relief étaient confectionnaient manuellement et sculptées dans l’argile humide. Ensuite, l’ajustement des briques était vérifié probablement à l’aide d’un bâti provisoire en bois ou d’une feuille de palmier afin de simuler les joints de mortier et d’empêcher les briques encore fraiche de coller entre elles. Les blocs séchaient alors à l’aire libre. Puis la glaçure était étendue sur la brique, sous la forme d’un film liquide qui se vitrifiait  à la cuisson. Les babylonien arrivaient à contrôler la couleur des glaçures, cette maîtrise technique résultait d’un long processus d’expérimentation.

Malheureusement, aucun texte mentionnant les procédés de mise en œuvre n’a été retrouvé. La reconstitution des techniques anciennes s’effectue alors par une série d’expérimentations dont les résultats sont comparés aux vestiges archéologiques. Le recourt à l’ethnographie constitue également une aide dans la compréhension de ces techniques.

Sources :

Reportage : Arte, B comme Babylone, France, 2008.

Revue : BOISSIER A, Les Ruines de Babylone et les Fouilles de la Mission allemande, Revue Archéologique, Quatrième Série, T. 3, (JANVIER-JUIN 1904), pp. 119-12. Via jstor.org

Babylone, la cité aux deux visages.

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Babylone, première grande capitale internationale, concentre tout l’héritage architectural, technique et culturel de la Mésopotamie. Même après sa disparition, la cité a continué d’alimenter l’imaginaire collectif jusqu’à nos jour.

A l’origine, le mythe de Babylone renvoyait à la condamnation de la ville dans la Bible. Ce texte fondateur des sociétés judéo-chrétiennes condamne la Babylone maudite pour avoir détruit Jérusalem et déporté les hébreux afin de s’imposer comme un centre du monde « maléfique », une anti-Jérusalem.

« En raison de la colère de l’Éternel, elle ne sera pas habitée, mais sera complètement désolé. Tous ceux qui passent Babylone seront horrifiés et se moquent à cause de toutes ses plaies ». (Jérémie 50 :13) « Babylone sera un morceau de ruines, un repaire de chacals, un objet d’horreur et de mépris, un endroit où personne ne vit ». (Jérémie 51 :37).

La destruction de la tour de Babel.  Cornelisz Anthonisz. (Amsterdam, vers 1505-1553). www.mini-site.louvre.fr

La destruction de la tour de Babel.
Cornelisz Anthonisz. (Amsterdam, vers 1505-1553).
www.mini-site.louvre.fr

Toutefois, la Bible fait également allusion au caractère somptueux de la ville ; elle y est aussi décrite comme « une coupe d’or aux mains de Yahvé ».

De plus, les sources grecques (Hérodote, Strabon, Diodore de Sicile) glorifient la ville pour son prestige et son faste. Les grecs considéraient notamment Babylone comme un modèle de progrès technique et culturel. En effet, ils ont dû être subjugués par l’immensité de la ville qui mesurait 1000 hectares, dimension gigantesque par rapport Rome. Par ailleurs, les textes littéraires  du monde babylonien ont influencé certains auteurs. Par exemple, il est probable qu’ Homer se soit inspiré de l’épopée de Gilgamesh pour ses œuvres célèbres que sont lIliade et l’Odyssée.

Entre la Bible et la tradition gréco-romaine, Babylone a fini par symboliser un Orient à la fois décadent et merveilleux. La particularité et l’intérêt de ce mythe réside ainsi dans son ambivalence. Il possède deux facettes qu’il est intéressant d’étudier dans une perspective historique. En effet, selon l’époque, Babylone est vue plutôt sous son aspect positif ou négatif.

La Tour de Babel. Monsù Desiderio (François de Nomé) (Metz 1593, dernier tableau signé : 1630) www.mini-site.louvre.fr

La Tour de Babel.
Monsù Desiderio (François de Nomé) (Metz 1593, dernier tableau signé : 1630)
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A la fin du XVIIIe s et surtout au XIXe siècle beaucoup d’écrivains et d’artistes développent un intérêt pour la ville, symbole d’un Orient inconnu et lointain associé au luxe, à la débauche et à la luxure. Ils sont fascinés par cette vie somptueuse et débridé aux antipodes des critères moraux de leur époque. Pendant les époques de grands travaux et aménagements urbains, l’accent est ainsi mis sur la ville magnifique.

A l’inverse durant les périodes marquées par des condamnations morales et des catastrophes on se réfère à la ville maudite. Ainsi, au XVIe, Luther condamne la Rome papale comme la ville maudite. Au milieu du XIXe, dans le contexte de la révolution industrielle, certains condamnent l’évolution de grandes métropoles. Babylone est véritablement devenue le symbole de la ville maudite.

Sources :

Article : CORNU Francis, La fin du rêve de Saddam Hussein, 2003, Lemonde.fr/international

Reportage : Arte, B comme Babylone, France, 2008.

Ouvrages :

AZIZA C, Guide de l’Antiquité imaginaire, ed Les Belles Lettres, 2008.

BOTTERO J, Babylone et la bible, ed Les Belles Lettres, 1994.

Babylone, la cité aux deux visages. (suite)

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Le mythe de la tour de Babel possède également un caractère ambivalent. A certaines époques, la tour symbolisait l’orgueil humain, la révolte contre dieu, tandis qu’à d’autres époques, notamment au XVIIIe et XIXe siècle, elle était vue comme une construction extraordinaire correspondant au moment où les hommes étaient tous uni.

Au XVIIIe siècle, l’architecte français Etienne-Louis Boullée crée un fanal tronconique en référence à la tour de Babel. Une frise elliptique s’enroulant autour du fanal représente des personnages se tenant la main en train de monter l’escalier de la connaissance. Cette œuvre renverse le mythe en mettant l’accent sur laspiration à la solidarité et à l’unité de l’humanité.

« Tour de Babel-Fanal tronconique », entre 1781et 1793,  encre, lavis gris-brun foncé, BNF http://expositions.bnf.fr/boullee/grand/110.htm

« Tour de Babel-Fanal tronconique », entre 1781et 1793,
encre, lavis gris-brun foncé, BNF
Exposition.bnf.fr

Fanal tronconique, Boullée. Evocation de la tour de Babel. http://expositions.bnf.fr/boullee/grand/110.htm

Fanal tronconique, Boullée. Evocation de la tour de Babel.
Exposition.bnf.fr

Ce mythe semble expliquer les périodes de crises comme la Réforme, la Révolution industrielle et la crise économique actuelle. Le mythe ressurgit pendant ces périodes caractérisées par la remise en question de la valeur du progrès car il porte en lui la tension entre l’espoir et la destruction. Le mythe sert alors de miroir aux sociétés. L’aspect du mythe retenu par chaque société reflète donc ses propres préoccupations.

Pour les irakiens d’aujourd’hui, Babylone est le symbole d’un héritage commun. En effet, ils associent la ville à la grandeur de la civilisation de leurs ancêtres. Un fort sentiment d’identité culturel est encore présent au sein de la société irakienne contemporaine. Ishtar, la déesse de l’amour et de la fécondité fascine encore les irakiens et suscite leur respect.

Saddam Hussein a même tenté de reconstruire le mythe de Babylone à son image, en faisant reconstruire, dès 1985, le palais de Nabuchodonosor II en y ajoutant les inscriptions : « Moi, Saddam Hussein, je reconstruit l’empire de Babylone ». La propagande du gouverneur irakien multipliait en effet les références aux périodes glorieuses de l’Irak. Saddam Hussein affichait clairement son ambition de recréer le pouvoir du vaste empire babylonien ainsi que celui du khalifat de Bagdad. Le mythe a donc fait l’objet d’une instrumentalisation politique par le régime totalitaire du gouverneur irakien, ce qui en dit long sur la postérité de la puissance de Babylone.

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Palais de Saddame Hussein à Babylone.   www.gadling.com

Sources :

Article : CORNU Francis, La fin du rêve de Saddam Hussein, 2003, Lemonde.fr/international

Reportage : Arte, B comme Babylone, France, 2008.

Ouvrages :

AZIZA C, Guide de l’Antiquité imaginaire, ed Les Belles Lettres, 2008.

BOTTERO J, Babylone et la bible, ed Les Belles Lettres, 1994.

Les jardins suspendus de Babylone. Quand l’archéologie bouleverse le mythe.

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Depuis l’Antiquité, les jardins suspendus de Babylone ont fait couler beaucoup d’encre. Toutes les sources affirment que les jardins suspendus se situaient à Babylone. Des écrivains grecs comme Hérodote ont décrit les splendeurs de la ville. Strabon et Diodore de Sicile ont notamment livré des descriptions très précises du système hydraulique utilisé pour les jardins suspendus. Mais aucun vestige de terrasse ou de système hydraulique n’a été retrouvé à Babylone. Ainsi aucune preuve archéologique ne permet d’affirmer que les jardins suspendus se trouvaient à Babylone.

Représentation des Jardins suspendus de Babylone,  Gravure du XVIe siècle, par l'artiste néerlandais Maarten van Heemskerck.

Représentation des Jardins suspendus de Babylone,
Gravure du XVIe siècle,
par l’artiste néerlandais Maarten van Heemskerck. www.cndp.fr

Pourtant rare sont les archéologues qui envisagent une autre localisation des jardins suspendus. Ce constat surprenant révèle l’influence du mythe de Babylone et de ses merveilles du monde antique, profondément ancré dans nos imaginaires. Ainsi le mythe exerce son autorité jusqu’à prendre le dessus sur la réalité archéologique. D’autres chercheurs doutent de l’existence même des jardins et enlèvent toute véracité au mythe. Deux positions extrêmes semblent scinder la communauté scientifique. Soit le mythe n’est pas relativisé soit tout crédit lui est retiré.

Localisation de Babylone et de Ninive, capitale du roi assyrien Sennachérib où se trouvait  les jardins suspendus selon l'archéologue Stéphanie Dalley. www.theguardian.com

Localisation de Babylone et de Ninive, capitale du roi assyrien Sennachéribse trouvait les jardins suspendus selon l’archéologue Stéphanie Dalley.
www.theguardian.com

Dans ce contexte la théorie controversée de l’archéologue Stéphanie Dalley de l’université d’Oxford mérite d’être présentée. Pour elle il est nécessaire de revoir tout ce qu’on croyait savoir sur les jardins suspendus de Babylone. Mais elle ne rejette pas le mythe pour autant, elle le met en relation avec les sources archéologiques et textuelles. En effet, elle est l’une des rares chercheuses à affirmer que les jardins suspendus n’ont jamais été à Babylone et n’ont pas été réalisé par le roi Nabuchodonosor II au VIe siècle avant JC. Ils se situeraient en fait à 400 km de l’ancienne Babylone, à Ninive (Nineveh de son nom antique), la capitale du roi assyrien Sennachérib et seraient donc antérieures d’un siècle à la Babylone de Nabuchodonosor II.

Prisme de Sénnachérib décrivant les réalisations du roi assyrien. Période néo-assyrienne, 691 BC, Ninive, nord de l'Irak. www.britishmuseum.org

Prisme de Sénnachérib décrivant les réalisations du roi assyrien.
Période néo-assyrienne, 691 BC, Ninive, nord de l’Irak.
www.britishmuseum.org

Stéphanie Dalley est spécialiste de la civilisation assyrienne. Elle est capable de déchiffrer l’écriture cunéiforme, compétence très rare étant donnée la complexité de cette langue. Pendant prêt de 2000 ans, personne n’était capable de le déchiffrer. Sur le prisme de Sennachérib elle a donc pu lire des inscriptions du roi assyrien décrivant les jardins qu’il a fait construire juste à côté de son palais à Ninive.

De plus un bas-relief du palais du roi, aujourd’hui conservé au British Museum, présente une représentation du palais et du jardin. On peut y voir des arbres flottant presque dans les aires. Par ailleurs, Sennachérib décrit son jardin comme étant une merveille pour tous les peuples. Ces deux éléments semblent visiblement faire référence aux jardins suspendus, merveille du monde antique. Ne provenant pas de Babylone, ces deux vestiges n’avaient pas retenu l’attention des chercheurs auparavant. Le prisme et le bas-relief constitue pourtant des sources inédites, allant à l’encontre de toutes les sources grecques. Par ailleurs, aucun texte de Nabuchodonosor, retrouvé dans les fondations de Babylone, ne fait allusion aux jardins.

Bas-relief du palais de Sénnachérib à Ninive représentant des jardins suspendus. www.arte.tv

Bas-relief du palais de Sénnachérib à Ninive représentant des jardins suspendus.
www.arte.tv

Le site de Ninive se situe au nord de l’Irak, à Mossoul. Cette région est actuellement l’une des plus dangereuses de la planète au point que les occidentaux y sont interdits. Les missions archéologiques occidentales sont donc interrompu ce qui pose un gros problème dans l’avancement des recherches. Cela n’a pas empêché Stéphanie Dalley de mener son enquête afin de vérifier ses hypothèses. Elle est donc partit à la recherche de l’œuvre de Sennachérib, le réseau de canaux parcourant le désert pour acheminer l’eau jusqu’aux jardins suspendus de Ninive.

Sources :

Reportage : Arte F, Les jardins suspendus de Babylone, Royaume-Uni, 2014.

ArticleQuand le désert irakien fleurissait,  Paula Boyer , 21/03/2014 via www.la-croix.com.

Les jardins suspendus de Babylone. Quand l’archéologie bouleverse le mythe. (Suite)

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Il y a 50 ans Stéphanie Dalley avait découvert le point de départ d’un réseau hydraulique situé dans les montagnes de Khinis, au nord-est de Ninive. Le roi Sennachérib nous fait savoir que c’était lui l’auteur du réseau qui permettait d’acheminer l’eau jusqu’à Ninive.

L'un des quatre panneaux sculptés dans la roche à Khinis.  Représentation de Maltai un roi assyrien en face de sept statues des principaux dieux assyriens debout sur leurs animaux symboliques. www.asorblog.org

L’un des quatre panneaux sculptés dans la roche à Khinis.
Représentation de Maltai un roi assyrien en face de sept statues des principaux dieux assyriens debout sur leurs animaux symboliques.
www.asorblog.org

Des bas-reliefs présents sur le site figurent le roi accompagné de plusieurs dieux. Un peu plus loin, il semble que se trouvait une fontaine sur laquelle un lion est représenté, symbole du roi et de la grande déesse de Ninive, ce qui justifie sa présence ici. La chercheuse suppose que cette fontaine aurait servit à désaltérer les ouvriers qui construisait le réseau de canaux. Une énorme pierre placée au milieu de la rivière servait à détourner une partie de l’eau vers le canal. Il était conçu avec un dénivelé d’un mètre tous les kilomètre, ce qui permettait d’acheminer lentement l’eau jusqu’à Ninive. Le canal ressort 200 m après le panneau sculpté.

Vue du complexe monumental de Khinis avec des reliefs sculptés sur la roche au bout du canal de Sénnachérib.  Au centre, un grand relief représente le roi Sénnachérib devant les divinité Ashur et Mulissu. En haut, trois stèles taillées dans la roche représentent Sennachérib sous les symboles divins. asorblog.org

Vue du complexe monumental de Khinis avec des reliefs sculptés sur la roche au bout du canal de Sénnachérib.
Au centre, un grand relief représente le roi Sénnachérib devant les divinité Ashur et Mulissu. En haut, trois stèles taillées dans la roche représentent Sennachérib sous les symboles divins.                                                                                                                  asorblog.org

Dalley a sollicité l’aide de Jason Ur de l’université de Harvard. Il étudie le paysage du Proche-Orient ancien, il s’intéresse également aux vestiges du roi assyrien. Il utilise des documents du programme CORONA, programme américains d’espionnage satellite débuté dans les années 1960. Ces documents sont aujourd’hui déclassifié et tout le monde peut les consulter.

Dans le nord irakien, la majorité des vestiges du réseau ont été détruit par les nouvelles constructions mais les images satellites livrent de précieuses informations dans la mesure où ces clichés datent d’avant la construction des villes et des routes modernes. De nombreux sites ont par ailleurs étaient recouvert par des champs. Les travaux de Jason Ur révèlent l’immensité du réseau construit par Sennachérib.

Ce réseau partait des Monts Zagros, le long de la frontière iranienne, puis traversait toutes les plaines du nord de l’Irak pour aller jusqu’à Ninive. En moyenne, les canaux étaient larges de 100 m, profonds de 20 m et longs de 95 km. Certaines voies d’eau étaient aussi large que le canal de Panama.

Plan du système d'irrigation assyrien, avec localisation de Jerwan et des aqueducs récemment découvert.  www.asorblog.org

Plan du système d’irrigation assyrien, avec localisation de Jerwan et des aqueducs récemment découverts.
www.asorblog.org

A Jerwan, un aqueduc permettait au canal de franchir le plus gros affluant. Sur des blocs de l’aqueduc figure l’inscription « Sennachérib, roi du monde, roi d’Assyrie ». Pour Dalley Sennachérib est certainement l’auteur de ce projet. C’est l’un des plus vieux aqueducs connus, il constitue un chef d’œuvre de la technique assyrienne. Il a nécessité 2,5 million de blocs de pierre parfaitement taillés. Il se composait de cinq arches. Une structure de 280 m de long, 22 m de large et haute de 9 m servait de support au canal. Par ailleurs, les arches avaient une forme en pointe très caractéristique.

Partie ouest de l'aqueduc assyrien à Jerwan. www.asorblog.org

Partie ouest de l’aqueduc assyrien à Jerwan.
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Justement, sur le bas-relief du palais du roi les arches du jardin sont identiques aux arches de l’aqueduc de Jerwan. Pour l’archéologue, l’aqueduc de Jerwan est la preuve que le panneau sculpté n’était pas qu’une simple œuvre d’art mais un témoignage des réalisations du roi.

L’archéologue stéphanie Dalley sur le pont auqueduc de Jerwan.                                  www.la-croix.com

Actuellement, le site de Ninive est placé sous haute surveillance et aucun occidental ne peut se rendre sur le site. Mais Stéphanie Dalley a pu analyser un plan de la ville réalisé en 1904. Le palais de Sennachérib, long de 400 m, y figure. Derrière l’édifice, se trouve un espace disponible où les jardins auraient bien pu se trouver. En effet, dans son récit le roi précise qu’il a surélevé le sol à proximité du palais pour y aménager un jardin mais il n’y a aucune indication sur les dimensions et la configuration du jardin.

Vue aérienne du site de Ninive, cliché du programme CORONA, 1968. www.asorblog.org

Vue aérienne du site de Ninive, cliché du programme CORONA, 1968.
www.asorblog.org

Étrangement, des auteurs ayant vécu des siècles après livrent des informations beaucoup plus précises. L’écrivain grec Diodore de Sicile donne les dimensions du jardin et mentionne qu’un dénivelé lui donne l’aspect d’un amphithéâtre grec. Il se serait alors composé d’un carré de 123 m côte. Ce chiffre correspond justement à la forme et aux dimensions du terrain disponible à l’arrière du palais. On peut ainsi imaginer des terrasses en gradin entourant un bassin.

Le jardin nécessitait l’approvisionnement de 300 tonnes d’eau par jour. Il reste maintenant à savoir comment une telle quantité d’eau été amener jusqu’en haut du jardin.

Le roi a livré une description du système de traction d’eau. Il fait référence à des cordes, des câbles, des chaînes en bronze et il emploie également le mot « alamitou ». Le terme désignant un palmier-dattier, sa mention ici a éveillé l’attention de Stéphanie Dalley. Les feuilles coupées du palmier-dattier lui donne un aspect particulier, en effet une spirale s’enroule autour du tronc. Cette forme en spirale est exactement la même que celle de la vis d’Archimède, système d’élévation de l’eau inventé par ce dernier. Pour l’archéologue la référence à cet arbre serait une métaphore pour décrire cette innovation technique qui aurait donc été inventée 400 ans avant la naissance d’Archimède. Cette hypothèse apparaît être plausible quand on considère qu’à notre époque des innovations peuvent prendre le nom d’animaux comme les souris d’ordinateur.

Schéma du système de la vis d'Archimède.  www.pulse.edf.com

Schéma du système de la vis d’Archimède.
www.pulse.edf.com

La chercheuse a pu se procurer une vidéo du site de Ninive en passant par des agents chargés de la sécurité dans cette zone. C’était l’occasion de vérifier ses hypothèses mais de nombreux vestiges ont été détruits par les champs cultivés à quelques endroits du site. Cela peut expliquer pourquoi il n’y a apparemment aucune trace de jardin. Le sol étant trop érodé, il est difficile de repérer des éléments, surtout lorsqu’on ne dispose que d’une brève vidéo.

Toute étude approfondie de la capitale assyrienne reste malheureusement impossible temps que la guerre continue. En attendant, Stéphanie Dalley a déjà prouvé l’existence d’un système hydraulique de taille construit à l’initiative du roi assyrien.

Sources :

Reportage Arte, Les jardins suspendus de BabyloneRoyaume-Uni, 2014.

Article :

Quand le désert irakien fleurissait,  Paula Boyer , 21/03/2014 via www.la-croix.com.

Les Jardins suspendus de Babylone étaient-ils à Babylone ?, par lexpress.fr, 07/05/2013.

L’archéologie de l’Orient Ancien ou la compréhension d’une période clé de l’humanité.

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Les sites archéologiques de Mésopotamie et les vestiges architecturaux qu’ils recèlent sont relativement bien conservés grâce à l’aridité du climat désertique. Les sites se présentent aujourd’hui sous la forme de tell, c’est-à-dire de collines artificielles formées par l’érosion des structures d’habitat qui se sont succédées  au même endroit et sur une longue période. Cette dégradation caractéristique des sites de Mésopotamie est liée à l’architecture de terre employée dans la région dès le Néolithique.

site de Tell Al-Rawda.  www.wikis.ifporient.org

Vue aérienne d’un tell archéologique : site de Tell Al-Rawda (Syrie).
www.wikis.ifporient.org

« Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques et cuissons-les au feu ! »  « La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier « . Genèse 11 : 3.

Les hébreux considéraient la construction de brique et de bitume comme une des caractéristiques de Babylone et fut ainsi intégré au mythe de la tour de Babel. La brique est le matériau quasi exclusif de l’architecture mésopotamienne. Elle a fait l’objet d’utilisations diverses ; pour les murs, les sols, les couvertures (voûtes), les canalisations et les tombes. L’importance de la brique est visible par l’utilisation du terme pour désigner à la fois le temple, les habitations ou encore la ville.

L’étude des techniques de construction en terre constitue une part importante de la recherche. Grâce aux fouilles archéologiques et à l’étude des structures, les chercheurs tentent d’appréhender certains aspects sociaux des cultures mésopotamiennes. En effet l’étude des structures, comprenant l’étude des matériaux, de l’approvisionnement et des techniques de mise en œuvre permet de comprendre en quoi le Proche-Orient ancien (du Néolithique à la Haute Antiquité dans les territoires du Levant, la Mésopotamie, l’Anatolie et le nord de l’Egypte) constitue une période cruciale dans l’histoire de l’humanité.

Plaquette d'argile , Mésopotamie,  vers 1900 avant J.C. :  Iconographie des techniques artisanales. menuisier travaillant le timon d'un char à l'aide d' une herminette.  www.louvre.fr

Plaquette d’argile , Mésopotamie, vers 1900 avant J.C. :
Iconographie des techniques artisanales.
Menuisier travaillant le timon d’un char à l’aide d’ une herminette.
www.louvre.fr

Les bases de la société et de la vie communautaire sont en effet posées à cette époque là. En même temps, les prémisses de la justice s’annonce avec le code d’Hammourabi, version lacunaire de la loi du Talion. Le développement des techniques accompagne également cette révolution Néolithique.

La sédentarisation des populations entraîne alors le développement d’une architecture de terre, matière première largement abondante dans la région . Parallèlement, le développement de l’agriculture et de l’élevage impulse la fabrication doutils et l’élaboration de chaîne opératoires spécifiques. Par ailleurs, une culture matérielle émerge par la production de céramiques peintes. L’établissement d’une typologie de ces céramiques a pour but d’établir une chronologie relative, fondée sur la comparaison de phases stylistiques.

Le Proche-Orient ancien constitue donc une période d’inventions majeures dans le domaines culturelle (langue, art), technique (architecture, outil) , économique (agriculture, élevage / administration, échanges commerciaux), juridique (code juridique) et religieux ( développement d’un panthéon de divinité lié  à une société d’agriculteurs et de guerriers, ex : Ishtar, déesse de la guerre et de le fertilité).

Sources

SAUVAGE M, La brique et sa mise en œuvre en Mésopotamie. Des origines à l’époque achéménide, Editions Recherche sur les Civilisations, Paris, 1998.

ANGER R., FONTAINE L., Bâtir en terre. Du grain de sable à l’architecture, Belin /Cité des sciences et de l’industrie, 2009.

L’architecture de Babylone à l’époque de Nabuchodonosor II

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Il est difficile de se faire une idée précise de l’aspect de Babylone du temps d’Hammourabi et de ses successeurs. En effet, les archéologues n’ont pu explorer qu’une infime partie de la ville. En revanche, la Babylone du temps de Nabuchodonosor II est bien mieux connue. Les grands travaux de reconstruction effectués sous son règne ont permis d’élever la cité au rang des Merveilles du monde  Antique.

Représentation de la tête du roi Nabuchodonosor II, bronze, époque babylonienne. www.maieutapedia.org

Représentation de la tête du roi Nabuchodonosor II, bronze, époque babylonienne.
www.maieutapedia.org

Au début du VIe siècle avant J-C, Babylone était la plus grande ville de Mésopotamie, elle s’étendait alors sur environ 850 hectares et ses 100 000 habitants en faisaient une des villes les plus peuplées de l’époque.

Plan de Babylone.  www.ezida.com

Plan de Babylone.
www.ezida.com

La cité était traversée par l’Euphrate mais elle occupait essentiellement la rive gauche du fleuve. Un pont de plus de 100 m de long reliait les deux rives. L’alimentation en eau était permise par un canal en forme de S traversant la ville et par des puits dont étaient pourvues de nombreuses maisons.

Nabuchodonosor et Seminaris faisant élever les jardins de Babylone. HOUASSE René Antoine, XVIIe siècle. www.culture.gouv.fr

Nabuchodonosor et Seminaris faisant élever les jardins de Babylone.                  HOUASSE René Antoine, XVIIe siècle . Musée nationale des châteaux de Versailles et de Tranon. 
www.culture.gouv.fr

Par ailleurs, la protection de la ville était assurée par une grande enceinte composée de deux murailles constituées de murs de briques épais de 3 à 8 mètres. L’enceinte était renforcée par des tours et était percée de huit portes, chacune baptisées du nom d’une divinité. Nabuchodonosor ordonna la construction d’une deuxième enceinte située à 2 km à l’est de la ville afin de renforcer le système de défense. Ces impressionnantes fortifications ont visiblement suscitées l’admiration des contemporains dans la mesure où les murailles babyloniennes figurent sur la plus anciennes listes des Sept Merveilles du monde  remontant vraisemblablement au début du IIIe millénaire avant J-C.

Coupe probable de la triple enceinte de Babylone. http://www.mediterranees.net/civilisation/auge/merveilles/merveilles7.html

Coupe probable de la triple enceinte de Babylone.
www.mediterranees.net

A l’intérieur de la ville, le grand sanctuaire dédié à Marduk (dieu protecteur de Babylone) été entouré par des quartiers d’habitations composés d’étroites rues et de petites maisons en briques d’argile.

Le nom originel du grand temple de Marduk est  l’Esagil qui signifie la « Maison à la tête élevée ». L’édifice abritait en effet la statue en or du dieu protecteur. Nabuchodonosor contribua au prestige de la ville en faisant décorer l’Esagil d’or et d’argent, de marbre blanc, de pierreries et de bois précieux.

A côté d’Esagil, s’élève l’Etemenanki (« Maison fondement du Ciel et de la Terre »), une imposante ziggourat (tour à étages) restaurée par Nabopolassar (-625 à -605) puis par Nabuchodonosor II. Aujourd’hui il  reste malheureusement que peu de vestiges mais des textes anciens la décrivent comme une énorme tour carrée de 90 mètres de côté, 90 mètre de hauteur et comportant sept étages. Au sommet se dressait  un petit temple dédié à Marduk. L’Etemenanki dominait la ville, il était apparemment  visible depuis la plaine de Babylone.

L'Etemenanki, Babylone.  www.globalsecurity.org

L’Etemenanki, Babylone.
www.globalsecurity.org

Au total la cité comportait plus d’un millier de temples et de chapelles. Ainsi, Babylone fut sans nul doute la capitale religieuse de la Mésopotamie, au moins à partir de l’époque de Nabuchodonosor.

La porte d’Ishtar (déesse mésopotamienne de l’Amour et de la Guerre) semble avoir été la plus belle des portes de Babylone. Cette porte monumentale haute de 20 mètres était décorée de brique d’argile vernis en bleu et de sculptures de dragons représentant Marduk, de taureaux symbolisant Adad le dieu de l’orage, et de lions représentant Ishtar. Des statues de dragons et de taureaux en cuivre gardaient la porte. Depuis la porte d’Ishtar, on pouvait remonter la voie des processions ; une grande avenue en ligne droite et  pavée de 20 mètres de large menant jusqu’au sanctuaire de Marduk. Elle servait notamment pour les défilés religieux. Le long de cette voie, les murs étaient également décorés de briques vernis avec des motifs de lions qui avaient pour fonction de repousser les démons.

Reconstitution de la porte d'Ishtar. www.larousse.fr

Reconstitution de la porte d’Ishtar, Irak.
www.larousse.fr

Dans le coin nord-ouest de la cité, près de la porte d’Ishtar, se trouvait le palais royal qui a était agrandit et embellit par Nabuchodonosor. Comme tous les bâtiments mésopotamiens, le palais fut construit à l’aide de brique d’argiles, il formait un immense ensemble de salles et de cours intérieures. Il se composait d’appartements pour le roi et sa famille, d’une grande salle du trône de 52 mètres de long sur 17 mètres de large, de plusieurs salles de réceptions, d’une bibliothèque, d’un quartier pour les soldats et des bureaux de l’administration royale. Les textes de l’époque décrivent des plafonds en cèdre ou en cyprès, bois précieux importées de régions lointaines, et des portes de bois recouvertes de cuivre ou de bronze. Les trois petits forts qui encadraient le palais faisaient de l’ensemble une véritable forteresse au sein de la ville.

Plan du palais de Nabuchodonosor II. www.tout-sur-google-earth.com

Plan du palais de Nabuchodonosor II. Image Google Earth. 
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Enfin, les textes, notamment les descriptions du géographe grec Strabon, évoquent les jardins suspendus de Babylone construit en terrasse. Ils comptent également parmi les Sept Merveilles du monde antique, dans les listes les plus récentes ils remplacent même les murailles. Toutefois, aucune trace archéologique ne peut en affirmer l’existence et certains pensent que les jardins n’ont jamais été à Babylone.

Célèbre représentation des jardins suspendus de Babylone, 1679. Athanasius Kircher (1601-1680) . www.cndp.fr

Célèbre représentation des jardins suspendus de Babylone, 1679.
Athanasius Kircher (1601-1680) .
www.cndp.fr

Sources :

ANDRE-SALVINI B., Que sais-je ? Babylone, Puf, 2001.

Golvin J-C, L’Antiquité retrouvée, ed. Errance, 2003.

Plan de Babylone sous Nabuchodonosor II

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Reconstitution de Babylone
Golvin J-C, L’Antiquité retrouvée, ed. Errance, 2003.

1 : L’Euphrate traverse Babylone du nord au sud, ici apparaît la représentation du quartier est.
2 : Enceinte extérieure, commencées par le roi Nabopolassar (-625 à -605) et achevée par son fils Nabuchodonosor II (-605 à -562).
3 : Triple enceinte cernant le cœur de la ville, composée de 3 murs hérissés de tours et séparés par des voies de circulation d’une douzaine de mètre de large.

4 : Grande enceinte défensive protégeant l’entrée du centre de la ville et les palais du côté nord.
5 : Porte d’Enlil.
6 : Porte de Ninurta, également appelée porte de Zabada.
7 : Porte de Marduk.
8 : Porte d’Ishtar au parements de briques vernis de couleur bleue et décorée de motifs représentant des taureaux et des dragons, animaux attributs de Marduk, la divinité principale de Babylone.

9 : Palais du Nord, édifié par Nabuchodonosor II, à la fin de son règne, vers le milieu du VIe siècle av J-C.

10 : Emplacement supposé et aspect le plus vraisemblable des Jardins suspendus, considérés comme la deuxième merveille du monde Antique. Ils se présentent sous la forme d’une succession de terrasses plantées de grands arbres, bien irriguées, supportées par des voûtes et reliées par des rampes.

11 : Temple de la déesse Nimmah.
12 : Temple d’Ishtar d’Agadé.
13 : Temple de Nabu.

14 : Monument constitué de chambres voûtées que l’’archéologue Koldewey à d’abord identifié, à tort, comme les Jardins suspendus. Mais, il est plus probable qu’il s’agisse des magasins du palais.
15 : Palais du Sud, résidence principal de Nabuchodonosor II commencée par son père Nabopolassar. Il comprend plusieurs grandes cours et la salle du trône. C’est dailleurs dans ce palais qu’Alexandre le Grand meurt en 323 av J-C.

16 : Grande voie processionnelle dallée, son nom « Aibur-Shabu » signifie « les ennemis ne passent jamais ». Les statues des dieux y défilaient lors des fêtes, notamment lors de la fête du Nouvel an.
17 : Forteresse aux murs épais de 25 m, défendant le palais du sud depuis le fleuve.
18 : Enceinte de l’Etéménanki (« la maison qui est le fondement du Ciel et de la Terre ») enfermant la ziggourat.

Sources :

ANDRE-SALVINI B., Que sais-je ? Babylone, Puf, 2001.

Golvin J-C, L’Antiquité retrouvée, ed. Errance, 2003.