L’architecture de Babylone à l’époque de Nabuchodonosor II

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Il est difficile de se faire une idée précise de l’aspect de Babylone du temps d’Hammourabi et de ses successeurs. En effet, les archéologues n’ont pu explorer qu’une infime partie de la ville. En revanche, la Babylone du temps de Nabuchodonosor II est bien mieux connue. Les grands travaux de reconstruction effectués sous son règne ont permis d’élever la cité au rang des Merveilles du monde  Antique.

Représentation de la tête du roi Nabuchodonosor II, bronze, époque babylonienne. www.maieutapedia.org

Représentation de la tête du roi Nabuchodonosor II, bronze, époque babylonienne.
www.maieutapedia.org

Au début du VIe siècle avant J-C, Babylone était la plus grande ville de Mésopotamie, elle s’étendait alors sur environ 850 hectares et ses 100 000 habitants en faisaient une des villes les plus peuplées de l’époque.

Plan de Babylone.  www.ezida.com

Plan de Babylone.
www.ezida.com

La cité était traversée par l’Euphrate mais elle occupait essentiellement la rive gauche du fleuve. Un pont de plus de 100 m de long reliait les deux rives. L’alimentation en eau était permise par un canal en forme de S traversant la ville et par des puits dont étaient pourvues de nombreuses maisons.

Nabuchodonosor et Seminaris faisant élever les jardins de Babylone. HOUASSE René Antoine, XVIIe siècle. www.culture.gouv.fr

Nabuchodonosor et Seminaris faisant élever les jardins de Babylone.                  HOUASSE René Antoine, XVIIe siècle . Musée nationale des châteaux de Versailles et de Tranon. 
www.culture.gouv.fr

Par ailleurs, la protection de la ville était assurée par une grande enceinte composée de deux murailles constituées de murs de briques épais de 3 à 8 mètres. L’enceinte était renforcée par des tours et était percée de huit portes, chacune baptisées du nom d’une divinité. Nabuchodonosor ordonna la construction d’une deuxième enceinte située à 2 km à l’est de la ville afin de renforcer le système de défense. Ces impressionnantes fortifications ont visiblement suscitées l’admiration des contemporains dans la mesure où les murailles babyloniennes figurent sur la plus anciennes listes des Sept Merveilles du monde  remontant vraisemblablement au début du IIIe millénaire avant J-C.

Coupe probable de la triple enceinte de Babylone. http://www.mediterranees.net/civilisation/auge/merveilles/merveilles7.html

Coupe probable de la triple enceinte de Babylone.
www.mediterranees.net

A l’intérieur de la ville, le grand sanctuaire dédié à Marduk (dieu protecteur de Babylone) été entouré par des quartiers d’habitations composés d’étroites rues et de petites maisons en briques d’argile.

Le nom originel du grand temple de Marduk est  l’Esagil qui signifie la « Maison à la tête élevée ». L’édifice abritait en effet la statue en or du dieu protecteur. Nabuchodonosor contribua au prestige de la ville en faisant décorer l’Esagil d’or et d’argent, de marbre blanc, de pierreries et de bois précieux.

A côté d’Esagil, s’élève l’Etemenanki (« Maison fondement du Ciel et de la Terre »), une imposante ziggourat (tour à étages) restaurée par Nabopolassar (-625 à -605) puis par Nabuchodonosor II. Aujourd’hui il  reste malheureusement que peu de vestiges mais des textes anciens la décrivent comme une énorme tour carrée de 90 mètres de côté, 90 mètre de hauteur et comportant sept étages. Au sommet se dressait  un petit temple dédié à Marduk. L’Etemenanki dominait la ville, il était apparemment  visible depuis la plaine de Babylone.

L'Etemenanki, Babylone.  www.globalsecurity.org

L’Etemenanki, Babylone.
www.globalsecurity.org

Au total la cité comportait plus d’un millier de temples et de chapelles. Ainsi, Babylone fut sans nul doute la capitale religieuse de la Mésopotamie, au moins à partir de l’époque de Nabuchodonosor.

La porte d’Ishtar (déesse mésopotamienne de l’Amour et de la Guerre) semble avoir été la plus belle des portes de Babylone. Cette porte monumentale haute de 20 mètres était décorée de brique d’argile vernis en bleu et de sculptures de dragons représentant Marduk, de taureaux symbolisant Adad le dieu de l’orage, et de lions représentant Ishtar. Des statues de dragons et de taureaux en cuivre gardaient la porte. Depuis la porte d’Ishtar, on pouvait remonter la voie des processions ; une grande avenue en ligne droite et  pavée de 20 mètres de large menant jusqu’au sanctuaire de Marduk. Elle servait notamment pour les défilés religieux. Le long de cette voie, les murs étaient également décorés de briques vernis avec des motifs de lions qui avaient pour fonction de repousser les démons.

Reconstitution de la porte d'Ishtar. www.larousse.fr

Reconstitution de la porte d’Ishtar, Irak.
www.larousse.fr

Dans le coin nord-ouest de la cité, près de la porte d’Ishtar, se trouvait le palais royal qui a était agrandit et embellit par Nabuchodonosor. Comme tous les bâtiments mésopotamiens, le palais fut construit à l’aide de brique d’argiles, il formait un immense ensemble de salles et de cours intérieures. Il se composait d’appartements pour le roi et sa famille, d’une grande salle du trône de 52 mètres de long sur 17 mètres de large, de plusieurs salles de réceptions, d’une bibliothèque, d’un quartier pour les soldats et des bureaux de l’administration royale. Les textes de l’époque décrivent des plafonds en cèdre ou en cyprès, bois précieux importées de régions lointaines, et des portes de bois recouvertes de cuivre ou de bronze. Les trois petits forts qui encadraient le palais faisaient de l’ensemble une véritable forteresse au sein de la ville.

Plan du palais de Nabuchodonosor II. www.tout-sur-google-earth.com

Plan du palais de Nabuchodonosor II. Image Google Earth. 
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Enfin, les textes, notamment les descriptions du géographe grec Strabon, évoquent les jardins suspendus de Babylone construit en terrasse. Ils comptent également parmi les Sept Merveilles du monde antique, dans les listes les plus récentes ils remplacent même les murailles. Toutefois, aucune trace archéologique ne peut en affirmer l’existence et certains pensent que les jardins n’ont jamais été à Babylone.

Célèbre représentation des jardins suspendus de Babylone, 1679. Athanasius Kircher (1601-1680) . www.cndp.fr

Célèbre représentation des jardins suspendus de Babylone, 1679.
Athanasius Kircher (1601-1680) .
www.cndp.fr

Sources :

ANDRE-SALVINI B., Que sais-je ? Babylone, Puf, 2001.

Golvin J-C, L’Antiquité retrouvée, ed. Errance, 2003.

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