Il est difficile de se faire une idée précise de l’aspect de Babylone du temps d’Hammourabi et de ses successeurs. En effet, les archéologues n’ont pu explorer qu’une infime partie de la ville. En revanche, la Babylone du temps de Nabuchodonosor II est bien mieux connue. Les grands travaux de reconstruction effectués sous son règne ont permis d’élever la cité au rang des Merveilles du monde Antique.
Au début du VIe siècle avant J-C, Babylone était la plus grande ville de Mésopotamie, elle s’étendait alors sur environ 850 hectares et ses 100 000 habitants en faisaient une des villes les plus peuplées de l’époque.
La cité était traversée par l’Euphrate mais elle occupait essentiellement la rive gauche du fleuve. Un pont de plus de 100 m de long reliait les deux rives. L’alimentation en eau était permise par un canal en forme de S traversant la ville et par des puits dont étaient pourvues de nombreuses maisons.
Par ailleurs, la protection de la ville était assurée par une grande enceinte composée de deux murailles constituées de murs de briques épais de 3 à 8 mètres. L’enceinte était renforcée par des tours et était percée de huit portes, chacune baptisées du nom d’une divinité. Nabuchodonosor ordonna la construction d’une deuxième enceinte située à 2 km à l’est de la ville afin de renforcer le système de défense. Ces impressionnantes fortifications ont visiblement suscitées l’admiration des contemporains dans la mesure où les murailles babyloniennes figurent sur la plus anciennes listes des Sept Merveilles du monde remontant vraisemblablement au début du IIIe millénaire avant J-C.
A l’intérieur de la ville, le grand sanctuaire dédié à Marduk (dieu protecteur de Babylone) été entouré par des quartiers d’habitations composés d’étroites rues et de petites maisons en briques d’argile.
Le nom originel du grand temple de Marduk est l’Esagil qui signifie la « Maison à la tête élevée ». L’édifice abritait en effet la statue en or du dieu protecteur. Nabuchodonosor contribua au prestige de la ville en faisant décorer l’Esagil d’or et d’argent, de marbre blanc, de pierreries et de bois précieux.
A côté d’Esagil, s’élève l’Etemenanki (« Maison fondement du Ciel et de la Terre »), une imposante ziggourat (tour à étages) restaurée par Nabopolassar (-625 à -605) puis par Nabuchodonosor II. Aujourd’hui il reste malheureusement que peu de vestiges mais des textes anciens la décrivent comme une énorme tour carrée de 90 mètres de côté, 90 mètre de hauteur et comportant sept étages. Au sommet se dressait un petit temple dédié à Marduk. L’Etemenanki dominait la ville, il était apparemment visible depuis la plaine de Babylone.
Au total la cité comportait plus d’un millier de temples et de chapelles. Ainsi, Babylone fut sans nul doute la capitale religieuse de la Mésopotamie, au moins à partir de l’époque de Nabuchodonosor.
La porte d’Ishtar (déesse mésopotamienne de l’Amour et de la Guerre) semble avoir été la plus belle des portes de Babylone. Cette porte monumentale haute de 20 mètres était décorée de brique d’argile vernis en bleu et de sculptures de dragons représentant Marduk, de taureaux symbolisant Adad le dieu de l’orage, et de lions représentant Ishtar. Des statues de dragons et de taureaux en cuivre gardaient la porte. Depuis la porte d’Ishtar, on pouvait remonter la voie des processions ; une grande avenue en ligne droite et pavée de 20 mètres de large menant jusqu’au sanctuaire de Marduk. Elle servait notamment pour les défilés religieux. Le long de cette voie, les murs étaient également décorés de briques vernis avec des motifs de lions qui avaient pour fonction de repousser les démons.
Dans le coin nord-ouest de la cité, près de la porte d’Ishtar, se trouvait le palais royal qui a était agrandit et embellit par Nabuchodonosor. Comme tous les bâtiments mésopotamiens, le palais fut construit à l’aide de brique d’argiles, il formait un immense ensemble de salles et de cours intérieures. Il se composait d’appartements pour le roi et sa famille, d’une grande salle du trône de 52 mètres de long sur 17 mètres de large, de plusieurs salles de réceptions, d’une bibliothèque, d’un quartier pour les soldats et des bureaux de l’administration royale. Les textes de l’époque décrivent des plafonds en cèdre ou en cyprès, bois précieux importées de régions lointaines, et des portes de bois recouvertes de cuivre ou de bronze. Les trois petits forts qui encadraient le palais faisaient de l’ensemble une véritable forteresse au sein de la ville.
Enfin, les textes, notamment les descriptions du géographe grec Strabon, évoquent les jardins suspendus de Babylone construit en terrasse. Ils comptent également parmi les Sept Merveilles du monde antique, dans les listes les plus récentes ils remplacent même les murailles. Toutefois, aucune trace archéologique ne peut en affirmer l’existence et certains pensent que les jardins n’ont jamais été à Babylone.
Sources :
ANDRE-SALVINI B., Que sais-je ? Babylone, Puf, 2001.
Golvin J-C, L’Antiquité retrouvée, ed. Errance, 2003.