La Bière

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La Bière

Ancienne tablette de Mésopotamie.

Ancienne tablette de Mésopotamie.
Elle contient les ingrédients de base requis pour la production de différents types de bière.
http://decouvertes-archeologiques.blogspot.fr

La précarité de leur situation leur avait fit prendre conscience du caractère éphémère de l’existence.
La bière est une boisson qui a vu le jour il y a plus de 8000 ans en Mésopotamie. Les archéologues ont découvert des traces qui attestent de sa fabrication, dans le village de Jarmo, un des plus vieux villages d’agriculteurs connus à ce jour, qui était obtenue à partir de l’orge et du forment. Ils fabriquaient cette bière a l’aide de meules en pierre et d’outils en silex  puis elle était stockée dans des jarres en terre après avoir été chauffée dans des fours de briques rudimentaires. Chez les Sumériens, la bière est associé à Nin Harra, déesse de la fertilité.

Les Babylonien ont poursuivi la culture et les techniques de la bière léguées par Sumériens. Cette boisson fermentée, est appelé sikaru et a donné le mot sikar, en hébreu, qui signifie l’ivresse. A Babylone, le roi Hammourabi, consacre à la bière et aux métiers de la restauration trois cent soixante cas de jurisprudence, dont voici quelques exemples:  » les vendeurs d’un mauvaise bière seront noyées avec », ou encore  » un servant des dieux qui ira dans un débit de boisson sera brûlé ».

Il existait des lois qui réglementaient la quantité d’eau et d’épices mélangé à la bière ainsi que son prix.

Dans l’organisation de la cité, les brasseurs avaient une place de choix dans le tissu social et étaient, sous la règne de Nabuchodonosor II, très organisés. Ils produisaient d’un manière pré-industrielle. Il avaient le privilège de pouvoir défiler lors de cérémonie religieuses aux coté des prêtres et avaient la place d’honneur lors des cérémonie au dieu Marduk, dieu de la sagesse et des eaux. Ils étaient, également, exempté de certaines obligations comme le service militaire.
Mais la bière n’était pas uniquement une boisson festive pour les Babyloniens.

Femme buvant de la bière

Femme buvant de la bière lors d’une orgie.
ampelogos.com

Elle participait d’une manière significative à leur alimentation. Union de l’eau et des céréales, elle avait également des vertus médicinales et était employée pour soigner le choléra. Elle était appliquée sur les blessures et favorisait le guérison. Des traces d’exportation commerciale de la bière babylonienne sont attestées a partir du 6e siècle av. J-C vers l’Egypte. Les brasseries de la ville produisaient une grande variété de cette boisson à partir de l’orge ou de l’épeautre. Pour adoucir le goût, on y ajoutait du miel et divers épices.
La bière produite était trouble, mélangée de petit morceau de céréales, ceci obligeait à utiliser une paille pour la consommer, les pailles étaient réalisées, probablement, a partir de tiges de plantes ou en d’os.

 

Sources :

Max-Planck Gesellschaft: « The fermented cereal beverage of the Sumerians may not have been beer »

Jean Leclan, Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, 2005

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Les murailles de Babylone

Babylone est connue pour ses murailles monumentales, dont le souvenir nous parvient au travers des voyageurs de l’antiquité qui furent subjugués par sa splendeur et son caractère monumentale. Hérodote les considère comme une des merveilles de monde, il en fait une description précise et les décrit comme imprenables avec des dimensions (certes exagérées) encore jamais atteintes à cette époque : 80 kilomètres de long, 100 mètres de haut et 25 mètres de large.

Ces murailles, édifiées sous le règne de Nabuchodonosor II, au VIIe siècle avant J.C., porte la ville au faîte de sa splendeur.
En réalité, les murailles vues par Hérodote sont les secondes de la ville, qui en possédait déjà, depuis plusieurs siècles, mais avec des dimensions plus modestes, datant, pour les plus notables, des XIIIe et XIIe siècles.

Enceinte extérieure de Babylone

Enceinte extérieure de Babylone
Sources: http://acoeuretacris.centerblog.net

La nouvelle enceinte, avec des parois doublées, pouvait atteindre  6 ou 7 mètres et presque 15 mètres de haut selon les archéologues, le tout cerné par un profond fossé empli d’eau. Il a été, ainsi, mis au jour des fossés de 100 mètres de large.

La murailles, en elles-mêmes, sont constituées de briques de terre cuites et jointes entre elles au moyen de goudron, substance présente à la surface du sol, sur les lieux, donc facilement exploitable. La murailles font de la ville une citadelle d’autant plus imprenable qu’elle est renforcée de tours imposantes d’une hauteur de 30 mètres. La superficie totale des murailles semble être de l’ordre de 17 kilomètres d’après les vestiges .  L’accès dans la cité se faisait par 8 portes dont 5 portes monumentales richement décorées et baptisées des noms de déesses et de dieux mésopotamiens, la plus célèbre d’entre elles est la Porte d’Ishtar, démontées par des archéologues allemands, il y a un siècle, et, actuellement, exposée au musée des antiquités de  Berlin.

 la Porte d'Isthar de Babylone, au Musée Pegame de Berlin. Sources: letambourrafistole.over-blog.fr

la Porte d’Isthar de Babylone, au Musée Pegame de Berlin.
Sources: letambourrafistole.over-blog.fr

La ville devenue imprenable n’aura jamais l’occasion de mettre à profit cette construction cyclopéennes, devenue une position inexpugnable, elle ne subira pas de siège et se rendra au roi Perse Cyrus, sans combat, après la capture de son dernier roi en 539.

Muraille de Babylone

Maquette de la ville de Babylone avec reconstitution des ses murailles.
souce :maquettes-historiques.net

 

Sources:

M.V. Seton-Williams Les trésors de Babylone,  Editions Princesse, 1980.

Documentaire Arte, Il était une fois la Mésopotamie

L’architecture de Babylone à l’époque de Nabuchodonosor II

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Il est difficile de se faire une idée précise de l’aspect de Babylone du temps d’Hammourabi et de ses successeurs. En effet, les archéologues n’ont pu explorer qu’une infime partie de la ville. En revanche, la Babylone du temps de Nabuchodonosor II est bien mieux connue. Les grands travaux de reconstruction effectués sous son règne ont permis d’élever la cité au rang des Merveilles du monde  Antique.

Représentation de la tête du roi Nabuchodonosor II, bronze, époque babylonienne. www.maieutapedia.org

Représentation de la tête du roi Nabuchodonosor II, bronze, époque babylonienne.
www.maieutapedia.org

Au début du VIe siècle avant J-C, Babylone était la plus grande ville de Mésopotamie, elle s’étendait alors sur environ 850 hectares et ses 100 000 habitants en faisaient une des villes les plus peuplées de l’époque.

Plan de Babylone.  www.ezida.com

Plan de Babylone.
www.ezida.com

La cité était traversée par l’Euphrate mais elle occupait essentiellement la rive gauche du fleuve. Un pont de plus de 100 m de long reliait les deux rives. L’alimentation en eau était permise par un canal en forme de S traversant la ville et par des puits dont étaient pourvues de nombreuses maisons.

Nabuchodonosor et Seminaris faisant élever les jardins de Babylone. HOUASSE René Antoine, XVIIe siècle. www.culture.gouv.fr

Nabuchodonosor et Seminaris faisant élever les jardins de Babylone.                  HOUASSE René Antoine, XVIIe siècle . Musée nationale des châteaux de Versailles et de Tranon. 
www.culture.gouv.fr

Par ailleurs, la protection de la ville était assurée par une grande enceinte composée de deux murailles constituées de murs de briques épais de 3 à 8 mètres. L’enceinte était renforcée par des tours et était percée de huit portes, chacune baptisées du nom d’une divinité. Nabuchodonosor ordonna la construction d’une deuxième enceinte située à 2 km à l’est de la ville afin de renforcer le système de défense. Ces impressionnantes fortifications ont visiblement suscitées l’admiration des contemporains dans la mesure où les murailles babyloniennes figurent sur la plus anciennes listes des Sept Merveilles du monde  remontant vraisemblablement au début du IIIe millénaire avant J-C.

Coupe probable de la triple enceinte de Babylone. http://www.mediterranees.net/civilisation/auge/merveilles/merveilles7.html

Coupe probable de la triple enceinte de Babylone.
www.mediterranees.net

A l’intérieur de la ville, le grand sanctuaire dédié à Marduk (dieu protecteur de Babylone) été entouré par des quartiers d’habitations composés d’étroites rues et de petites maisons en briques d’argile.

Le nom originel du grand temple de Marduk est  l’Esagil qui signifie la « Maison à la tête élevée ». L’édifice abritait en effet la statue en or du dieu protecteur. Nabuchodonosor contribua au prestige de la ville en faisant décorer l’Esagil d’or et d’argent, de marbre blanc, de pierreries et de bois précieux.

A côté d’Esagil, s’élève l’Etemenanki (« Maison fondement du Ciel et de la Terre »), une imposante ziggourat (tour à étages) restaurée par Nabopolassar (-625 à -605) puis par Nabuchodonosor II. Aujourd’hui il  reste malheureusement que peu de vestiges mais des textes anciens la décrivent comme une énorme tour carrée de 90 mètres de côté, 90 mètre de hauteur et comportant sept étages. Au sommet se dressait  un petit temple dédié à Marduk. L’Etemenanki dominait la ville, il était apparemment  visible depuis la plaine de Babylone.

L'Etemenanki, Babylone.  www.globalsecurity.org

L’Etemenanki, Babylone.
www.globalsecurity.org

Au total la cité comportait plus d’un millier de temples et de chapelles. Ainsi, Babylone fut sans nul doute la capitale religieuse de la Mésopotamie, au moins à partir de l’époque de Nabuchodonosor.

La porte d’Ishtar (déesse mésopotamienne de l’Amour et de la Guerre) semble avoir été la plus belle des portes de Babylone. Cette porte monumentale haute de 20 mètres était décorée de brique d’argile vernis en bleu et de sculptures de dragons représentant Marduk, de taureaux symbolisant Adad le dieu de l’orage, et de lions représentant Ishtar. Des statues de dragons et de taureaux en cuivre gardaient la porte. Depuis la porte d’Ishtar, on pouvait remonter la voie des processions ; une grande avenue en ligne droite et  pavée de 20 mètres de large menant jusqu’au sanctuaire de Marduk. Elle servait notamment pour les défilés religieux. Le long de cette voie, les murs étaient également décorés de briques vernis avec des motifs de lions qui avaient pour fonction de repousser les démons.

Reconstitution de la porte d'Ishtar. www.larousse.fr

Reconstitution de la porte d’Ishtar, Irak.
www.larousse.fr

Dans le coin nord-ouest de la cité, près de la porte d’Ishtar, se trouvait le palais royal qui a était agrandit et embellit par Nabuchodonosor. Comme tous les bâtiments mésopotamiens, le palais fut construit à l’aide de brique d’argiles, il formait un immense ensemble de salles et de cours intérieures. Il se composait d’appartements pour le roi et sa famille, d’une grande salle du trône de 52 mètres de long sur 17 mètres de large, de plusieurs salles de réceptions, d’une bibliothèque, d’un quartier pour les soldats et des bureaux de l’administration royale. Les textes de l’époque décrivent des plafonds en cèdre ou en cyprès, bois précieux importées de régions lointaines, et des portes de bois recouvertes de cuivre ou de bronze. Les trois petits forts qui encadraient le palais faisaient de l’ensemble une véritable forteresse au sein de la ville.

Plan du palais de Nabuchodonosor II. www.tout-sur-google-earth.com

Plan du palais de Nabuchodonosor II. Image Google Earth. 
www.tout-sur-google-earth.com

Enfin, les textes, notamment les descriptions du géographe grec Strabon, évoquent les jardins suspendus de Babylone construit en terrasse. Ils comptent également parmi les Sept Merveilles du monde antique, dans les listes les plus récentes ils remplacent même les murailles. Toutefois, aucune trace archéologique ne peut en affirmer l’existence et certains pensent que les jardins n’ont jamais été à Babylone.

Célèbre représentation des jardins suspendus de Babylone, 1679. Athanasius Kircher (1601-1680) . www.cndp.fr

Célèbre représentation des jardins suspendus de Babylone, 1679.
Athanasius Kircher (1601-1680) .
www.cndp.fr

Sources :

ANDRE-SALVINI B., Que sais-je ? Babylone, Puf, 2001.

Golvin J-C, L’Antiquité retrouvée, ed. Errance, 2003.

Rappel historique

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Rappel historique

Carte de la Mésopotamie ancienne

Carte de la Mésopotamie ancienne
larousse.fr

Babylone est fondée, semble t-il, au cours du 3eme millénaire avant J-C, elle n’est qu’une petite cité mésopotamienne, portant le nom de Babilim, signifiant « Porte du dieu », et se place sous la protection du dieu Marduk.
C’est au début du IIe millénaire que Babylone, sous le règne des rois amorrites, et plus précisément sous Hammourabi que la ville devient la capitale d’un empire qui domine la Basse Mésopotamie. Grand conquérant, Hammourabi est également diplomate et a atteint la postérité à travers ses lois rassemblées dans le Code d’Hammourabi.

Stèle du Code de Hammurabi, musée du Louvre.

Stèle du Code de Hammurabi, musée du Louvre.

Entre le XVIe et le XIIe siècles avant J-C, le royaume est gouverné par la dynastie des Kassites, et il perd, progressivement, de sont influence politique. Au XIIe siècle, Babylone passe sous la domination de l’empire assyrien. La ville est détruite par le roi Sennachérib en 689 avant J-C suite à une révolte, mais elle sera reconstruite.

Entre 626 et 605, Nabopolassor , roi de Babylone, forme une alliance avec les Mèdes d’Iran contre L’empire assyrien et parvient à regagner sont indépendance. Babylone retrouve pour un temps sa splendeur en se place à la tête d’un empire dit « néo-babylonien ». Le fils de Nabopolassor, Nabuchodonosor II qui arrive au pouvoir en 605, porte Babylone au sommet de sa puissance, et à sa mort en 562, l’empire domine la Syrie et la Palestine et s’étant du Golfe persique à la Méditerranée. La ville est alors la plus belle du Proche-Orient.

Nabuchodonosor II

Représentation en bas relief de Nabuchodonosor II

L’indépendance de Babylone est cependant courte et la ville est prise par les Perses venus d’Iran en 539 avant J-C, puis est conquise par les armées d’Alexandre  le Grand. Babylone est alors gouvernée par les rois grecs de la dynastie des Séleucides de 331 à 126.Elle disparait lentement, elle est, définitivement, abandonnée lors de l’invasion des Parthes en 126.